La sobriété heureuse
Toujours à nouveau, parmi les politiques, les économistes, les journalistes (etc…), il est question de la croissance. Cette croissance se mesure en points, et elle est soi-disant le critère de la bonne marche (et de la bonne santé) de la société. Sans croissance, pas de richesse, pas de bonheur, pas de vie (digne de ce nom) possible.
Et s’il existait une autre voie, une autre façon de regarder la vie, un autre critère d’analyse du bonheur que la seule possession de biens et de richesses ?
Que se passerait-il si notre société évoluait vers une décroissance ? Car … devons-nous vraiment toujours posséder plus, avoir davantage de biens et de richesses, pour être heureux ? De plus, ‘on ne peut avoir un développement matériel illimité sur une planète aux ressources limitées’, comme le disent certains spécialistes, car si la société croît sans cesse, nous n’aurons un jour plus assez de ressources sur notre planète pour faire face aux besoins des gens qui l’habitent.
Paul a dit qu’il a appris à vivre dans l’abondance ou la disette, et qu’il peut tout par celui (Christ) qui le fortifie (Philippiens 4, v.12-13). Et l’apôtre a eu une vie bien remplie, épanouie et certainement heureuse.
L’économiste Jean Gadrey dresse trois contours d’une société de post-croissance : 1) prendre soin (du lien social, de la nature, des objets qu’on recycle ou répare) ; 2) donner la priorité aux biens communs (partager ce qu’on a avec d’autres) ; 3) instaurer la sobriété matérielle, individuelle ou collective (une sobriété heureuse, synonyme non pas de frustration mais de réorientation de nos désirs vers une vie sociale plus riche, plus solidaire).
Etre davantage reconnaissant (envers Dieu), se contenter du nécessaire, ne pas toujours vouloir plus ou râler sans cesse, partager avec d’autres, jouir des petits biens de l’existence, n’est-ce pas aussi une façon d’être témoin du Seigneur (qui pourvoit) dans notre société, et finalement de le glorifier ? Oui, il est possible de vivre sobrement, et d’être heureux … dans le Seigneur de la vie, Jésus-Christ ressuscité.
Christophe Hahling, pasteur