Pardon

Pardon

Le 8 mars, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, nous sommes invités à réfléchir sur les inégalités persistantes entre les hommes et les femmes dans notre société, mais aussi sur toutes les formes de discrimination et d’abus qui continuent de faire souffrir tant de personnes dans le monde. Les femmes, les minorités, les étrangers, les pauvres et bien d’autres encore ont souvent été marginalisés, ignorés, ou traités comme inférieurs. Si l’on observe l’histoire, malheureusement, l’Église, plutôt que d’être un modèle de justice et d’amour, a parfois été complice, en tolérant des pratiques discriminatoires et des abus sous couvert de traditions, d’interprétations erronées des Écritures ou d’incompréhensions profondes du cœur de Dieu.

Mais à travers les Écritures, le message de Jésus brille d’une lumière éclatante : c’est l’accueil et la protection des faibles, des vulnérables, de ceux que le monde méprise. « Apprenez à bien faire, recherchez la justice, protégez l’opprimé, faites droit à l’orphelin, défendez la veuve » (Ésaïe 1:17). Jésus lui-même a incarné cet appel, s’approchant des laissés-pour-compte, élevant la voix pour celles et ceux que la société réduisait au silence, et nous montrant que le Royaume de Dieu appartient à ceux qui sont petits aux yeux du monde.

Aujourd’hui, nous sommes appelés à nous repentir pour nos manquements passés et à poser un regard neuf sur notre rôle en tant qu’Église. Pardon. Pardon pour les silences coupables, pour les jugements hâtifs, pour les préjugés enracinés, pour avoir encouragé ou toléré des systèmes d’injustice. Pardon pour avoir failli à notre appel à aimer et à défendre ceux qui sont opprimés.

À la lumière de passages comme Matthieu 23:23-24, où Jésus dénonce l’hypocrisie et la négligence des poids lourds de la justice, de la miséricorde et de la fidélité, nous devons nous interroger : comment, en tant qu’Église, pouvons-nous être porteurs de justice véritable et de réconciliation ?

Lutter contre les abus et la manipulation spirituelle n’est pas une option, c’est une nécessité absolue. Trop souvent, des voix ont été réduites au silence, des souffrances ignorées, des positions d’autorité utilisées pour contrôler plutôt que pour servir. Mais Jésus, lui, a toujours choisi l’humilité, la transparence et le don de soi. Être à son image, c’est refuser toute forme d’abus, c’est protéger les plus vulnérables et créer un espace où la vérité, la justice et la grâce règnent. Aujourd’hui, demandons pardon et engageons-nous à bâtir une Église où chacun peut grandir dans la confiance et la liberté.

Benjamin ANGERVILLE

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