Violence et non-violence
Ces dernières semaines, encore davantage que par le passé, les médias ont décrit des scènes de violence véhiculée dans maints endroits et domaines de la vie : violences des hooligans, soi-disant supporters de football, en marge des matches de l’Euro ; violences de certains manifestants contre les lois du Gouvernement, en particulier celles qui ont frappé un hôpital pour enfants à Paris ; violences et invectives verbales de plus en plus fréquentes de la part de personnages influents, dans le domaine de la politique en particulier ; violence aboutissant à l’assassinat de policiers chez eux dans les Yvelines ou d’une députée britannique lors d’une campagne avant-scrutin ; sans parler hélas, des violences récurrentes et régulières manifestées par des bandes rivales dans certaines grandes (ou petites) villes, de même que celles, à plus grande échelle, perpétrées par les terroristes ces dernières années, à Paris, mais aussi à Bruxelles, en Floride, à Boston, à Tunis, à Djakarta, à Nairobi, et dans bien d’autres endroits du globe. Et que penser des violences à plus petite échelle dans les cours de récréation des écoles, collèges ou lycées, ou entre voisins, ou dans le monde du travail, … ou parfois même dans l’église ?
Les chrétiens ont-ils un message à apporter dans ce monde-ci rempli de violence ?
Oui, certainement : celui de l’Evangile de paix, de la non-violence active, de l’amour inconditionnel, dont notre Seigneur Jésus a été le chantre et le modèle.
Le pasteur baptiste Martin Luther King a dégagé six principes de la non-violence (auxquels devaient adhérer tous ceux qui voulaient faire partie de son équipe), dans sa lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis dans les années 50-60 ; les voici :
1) La non-violence active n’est pas une méthode destinée aux lâches. C’est une véritable résistance. Le non-violent montre sa force non pas en étant passif ou ne réagissant pas, mais en étant spirituellement et émotionnellement actif pour convaincre l’adversaire qu’il est sur le mauvais chemin.
2) La résistance non-violente ne vise pas à vaincre ou à humilier l’adversaire, mais à gagner son amitié et sa compréhension. Le but recherché, dans quelque action que ce soit (boycott, grève, etc.), c’est non pas l’humiliation de l’autre, qui génère violence et amertume, mais c’est toujours la réconciliation, la création de ce que MLK appelle une communauté bien-aimée, une communauté régie par l’amour divin.
3) La lutte doit être dirigée contre les forces du mal plutôt que contre les personnes qui font le mal. Le problème qu’il faut gérer n’est pas un problème entre noirs et blancs, mais entre la justice et l’injustice, entre les forces de la lumière et les forces des ténèbres.
4) La non-violence active accepte de souffrir et de recevoir des coups sans rendre la pareille. Le résistant non-violent est prêt à supporter la violence si c’est nécessaire, mais pas de s’en servir lui-même en guise de riposte. Il vaut mieux souffrir soi-même que d’infliger une souffrance aux autres.
5) La résistance non-violente concerne aussi notre être intérieur. Elle consiste à refuser la haine et à vivre selon des principes fondés sur l’amour. Il faut briser le cercle vicieux de la haine et de la violence et retrouver la fraternité humaine. Celui qui me fait du mal se fait d’abord du mal à lui-même.
6) Et enfin, le principe de non-violence est fondé sur la conviction que l’univers est du côté de la justice. C’est une foi profonde en l’avenir basée sur l’idée selon laquelle Dieu est toujours pour la vérité et pour la justice.
Et si ces principes régissaient notre manière de vivre au quotidien, dans notre entourage, parmi les gens que nous côtoyons ? Alors, oui, certainement, notre vie serait un témoignage, et ceci aussi à la gloire de Dieu notre Père. Bon été à toutes et tous.
Christophe Hahling